Le Journal des Palaces
  



Newbery Christopher Newbery,
Directeur du Kaboul Serena Hotel

Interview réalisé le par Sonia Taourghi

Dans l’hôtellerie de luxe, on parle services au client, décoration soignée, attraction d’une clientèle haut de gamme, récompenses et autres bénéfices propres à satisfaire les actionnaires ou propriétaires les plus prestigieux, mais rarement de l’aspect humanitaire qu’elle peut revêtir. Il est alors bon de converser avec des Hommes au discours neuf et aux perspectives résolument tournées vers un développement durable et non des profits à court terme. Christopher Newbery est de ceux-là.
A 57 ans, Christophe Newbery, Britannique diplômé d’une école hôtelière londonienne, est le directeur du Kaboul Serena Hotel, en Afghanistan. Anciennement Kaboul Hotel, l’établissement a été construit en 1945 dans la vague qui avait conduit à la construction d’une vingtaine d’hôtels dans le pays. Les événements de la fin du 20e siècle ont conduit à son abandon, jusqu'à ce que l’Aga Khan Development Network (AKDN), réseau de développement mondial, obtienne le contrat d’exploitation en 2002. Après trois ans de travaux, l’hôtel affiche 177 chambres, dont 17 suites, répartis sur deux ailes, et des ambitions nouvelles. « Actuellement nous avons encore 6 chambres non-exploitables, qui le seront dès le mois de mars. A ce moment-là nous réfléchirons à notre candidature pour être membre des « Leadings Hotels of the World », et développer une image concrète d’ici 2007 », annonce Christopher Newbery. Et pour cela, le directeur a confiance dans les capacités de l’établissement qui a déjà pu faire ses preuves. « Nous avons inauguré l’hôtel le 8 novembre 2005, et dès le lendemain, nous accueillions la Conférence Economique de l’Asie Centrale. Nous avons été complet pendant trois jours, avec des clients exigeants. On peut dire que le baptême du feu a été difficile mais bénéfique. Par la suite nous avons pu compter sur la présence de membres gouvernementaux jusqu’à la mi-décembre, avant une période de creux, reposante. Les réservations ont commencé à affluer à la nouvelle année et le remplissage devrait être assuré pour la mi-février ».

Un vecteur de développement économique

Au vue de ses éclaircissements et de l’attrait touristique encore relatif de la région, le Kaboul Serena Hotel se positionne donc sur le secteur du tourisme d’affaires. « Notre clientèle est essentiellement composée d’hommes d’affaires anglais, français ou italiens, amis également d’habitants de la région. L’hôtel est une sorte d’oasis au cœur d’une ville en pleine reconstruction. Cela donne une image neuve aux investisseurs. Il faut avoir à l’esprit que nous ne sommes pas là pour les profits à court terme, nous sommes là pour au moins 30 ans. Notre établissement est le seul à fournir cette qualité de vie aux investisseurs de passage. Nous savons que nous avons encore beaucoup à faire car malgré notre budget l’atmosphère reste particulière. Tout est neuf », précise M. Newbery. Contrairement à d’autres établissement haut de gamme, le Kaboul manquerait donc de cachet ? Pas si l'on considère son Histoire, son avenir, et sa politique de développement. « Notre but est de faire au mieux pour les clients bien sûr, mais aussi pour les employés. Ils sont 350 et nous espérons que leur passage à l’hôtel leur ouvrira des portes pour voler de leurs propres ailes, ou qu’au moins ce seront eux qui occuperont les poste de direction de l’établissement. Aujourd’hui, 10% de notre effectif vient de l’étranger. Mais ils sont essentiellement chargés de la mise en place de standards de qualité et des formations. Dans les six prochaines années, nous espérons ne plus en compter qu’une dizaine parmi nous »!


Christopher Newbery en compagnie d'un des portiers de l'hôtel

La continuité d'une prise de conscience

Avec un tel discours dans une telle région, Christopher Newbery paraît atypique par ses convictions. Celui qui a été directeur du Crowne Plaza à Jinan, dans la province de Shandong en Chine, avait de penser à quitter Intercontinental Hotels Group dès 2002, après une discussion sur la relance de l’industrie hôtelière en Afghanistan. « J’en ai alors discuté avec ma femme, collaboratrice dans l’hôtellerie également, qui n’a pas été contre. Aussi, lorsqu’en 2004, j’ai vu une annonce sur Internet pour le poste, j’ai immédiatement postulé » raconte-t-il heureux de cette coïncidence. Il admet volontiers que les loisirs sont limités mais ses bonheurs sont ailleurs. « il y a une différence fondamentale à travailler pour l’Aga Khan, c’est le profit aux bonnes œuvres, et le sentiment de satisfaction personnelle que l’on ressent. J’ai envie d’aider le pays, de participer à sa relance économique. Je vois des collaborateurs qui travaillent dur avec bonne foi et je me rends compte alors du devoir qui m'incombe également » affirme-t-il.
Une philanthropie qu’il a cultivé à Madagascar ou au Cameroun, où son hôtel était le seul à embaucher en période de crise économique. « J’aime les challenges, déclare le directeur. J’ai un contrat de deux ans, mais j’espère bien le prolonger ».

Face à une telle détermination, on ne peut espérer qu’un succès pérenne au Kaboul Serena Hotel et à Christopher Newbery.


A propos de l’ Aga Khan Development Network

La mission de l’Aga Khan Development Network (AKDN) regroupe la santé, l’éducation, le développement rural, et le développement économique. L’AKDN a pour but d’améliorer les conditions de vie et proposer des opportunités d’avenir aux plus défavorisés, sans considération d’origine, de croyance ou de sexe. Le réseau est à l’œuvre de Son Altesse l’Aga Khan, Imam des Musulmans de Shia Imami Ismaili, descendant du Prophète Mohamed.
Son département Tourism Promotion Services (TPS) est aujourd’hui une société publique au Kenya. Aga Khan, qui se charge de démarcher les sociétés, de préférence locales, pour la mise sur pied des établissements, espère créer un TPS global pour l’Afrique de l’Est.
Le département a pour l’heure permis l’ouverture d’établissements au Pakistan, Kenya, Mozambique, Pakistan, Tadjikistan, ou encore en Tanzanie, Ouganda, et en Afghanistan. Ces hôtels sont tous exploités sous la marque Serena.
http://www.akdn.org


Interview réalisé le par Sonia Taourghi



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