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Rencontre avec Mossadeck Bally, fondateur et président du groupe hôtelier Azalaï

L’Afrique est une terre d’opportunités dont le potentiel attire de plus en plus les grands groupes hôteliers. Mais certains entrepreneurs engagés et passionnés comme Mossadeck Bally  ont su miser très tôt sur le développement du tourisme sur ce continent et sur ses talents.

Rencontre avec Mossadeck Bally, fondateur et président du groupe hôtelier Azalaï

L’Afrique est une terre d’opportunités dont le potentiel attire de plus en plus les grands groupes hôteliers. Mais certains entrepreneurs engagés et passionnés comme Mossadeck Bally  ont su miser très tôt sur le développement du tourisme sur ce continent et sur ses talents.

Category: Africa Indian Ocean - - Interviews
Interview made by Sylvie Leroy - Appolline Delhorme on 2019-01-31


Après un master en management-finances à l'Université de San Francisco et des années dans la société de négoce familial, Mossadeck Bally a souhaité avoir plus d’impact sur l’économie locale, créer plus de valeur et surtout plus d’emplois. Il décide alors d’investir dans une industrie boudée par les entrepreneurs africains, l’hôtellerie. « A l’époque, seuls les grands groupes internationaux étaient présents » explique-t-il.

C’est pour lui le début d’une aventure humaine et économique. En 1994, il se positionne en répondant à un appel d’offres émis par le gouvernement du Mali et acquiert le Grand Hotel de Bamako. Le succès rencontré le pousse à investir pour se déployer. Loin de vouloir confier la gestion de ses établissements à des grands groupes, ce visionnaire veut s’épauler sur des directeurs expérimentés pour créer une hôtellerie répondant aux standards internationaux mais en ayant une vraie identité africaine. Mossadeck Bally a une idée en tête : accompagner les Africains et leur offrir de nouvelles opportunités d’emploi. Pour ce faire, il s’appuie sur l’expérience d’hôteliers chevronnés.

« J’ai recruté [au Grand Hôtel de Bamako] un directeur général français, Bertrand Boyer et son épouse Sylvie, qui ont fait un excellent travail, décrit-il. Ils avaient déjà l’expérience de l’Afrique et ont formé toutes les équipes de l’hôtel. Nous comptons encore aujourd’hui des collaborateurs qui ont été formés par le couple » poursuit-il. C’est le commencement d’une boucle vertueuse qui fera le succès du futur groupe. Une philosophie reposant sur la transmission, le partage d’expériences.

A l’ouverture du premier hôtel au Burkina Faso, l’idée de créer une marque hôtelière germe alors et aboutit au lancement de la marque Azalaï, traduction littérale de « caravane de sel » en touareg. « J’ai aimé cette notion de solidarité et de partage » précise M. Bally. Neuf hôtels et une nouvelle marque, Dunia Hotels, plus tard, M. Bally a toujours la même ambition.

 

Des écoles hôtelières pour révéler les talents

L’illustration la plus probante de cet engagement est sans nul doute la création en 2015 de l’école hôtelière Chiaka Sidibé, dispensant des formations en alternance et orientée vers les métiers de la restauration. Le succès de ces formations et le besoin croissant de main d’œuvre qualifiée sont tels que d’autres écoles vont voir le jour et que la formation s’étend désormais aux métiers de l’hébergement.

Malgré les nombreux a-priori liés à des considérations religieuses, M. Bally a œuvré pour prouver que les métiers de l’hôtellerie étaient respectables et honorables. Mission accomplie puisqu’aujourd’hui, plus de la moitié des effectifs de l’école hôtelière est constitué de femmes. « Les mentalités évoluent » s’enthousiasme M. Bally.

 

L’Afrique et ses opportunités infinies

Aujourd’hui présents dans six pays et positionnés sur le marché du tourisme d’affaires, les hôtels Azalaï respectent les standards internationaux. « Nous sommes un continent où les opportunités sont infinies », mais les contraintes aussi : la spéculation sur le foncier explose dans les grandes métropoles, la construction est longue et la main d’œuvre doit être recrutée bien plus tôt pour être formée au mieux. « Nous nous imposons la même exigence que les grandes chaînes internationales car nos clients doivent retrouver la même qualité de service qu’à Paris, New York ou Tokyo » explique-t-il.

Le défi se situe donc côté formation et recrutement. « Nous avons noué un partenariat avec Utalli College de Nairobi et proposons des échanges pour nos formateurs et nos étudiants » détaille-t-il. En parallèle de ces efforts de partenariat, « nous recrutons nos directeurs généraux un an avant ouverture, ils se chargent alors de former nos chefs de service qui entrent 8 mois avant ouverture avant de former le personnel d’exécution qui est recruté 6 mois avant ouverture. Puis nous investissons chaque année 2% de notre chiffre d’affaires dans la formation en interne auprès de nos collaborateurs ».

Le groupe profite désormais des ouvertures de nouveaux établissements pour y adosser une partie école, comme à Loumbila où le Dunia Hotel accueillera une école hôtelière dans son enceinte dès septembre 2019. « Notre objectif est d’ouvrir une école tous les 2 ans » ajoute M. Bally.

 

Encourager le partage d’expérience et la transmission

« Nous croyons fermement dans la valeur de la transmission, poursuit-il, c’est pour ça que nous travaillons avec des associations de professionnels européens retraités qui interviennent au cours de la formation partager leur grande expérience auprès de nos élèves ».

« Nous sommes sincèrement à fond dans la transmission du savoir, nous sommes prêts à accueillir dans nos hôtels, à l’école, les professionnels qui souhaitent intervenir auprès de ces jeunes qui ne demandent qu’à apprendre » conclut ce passionné. [ndlr: l’appel aux volontaires est lancé, si vous souhaitez apporter votre expertise, votre savoir-faire et partager votre passion, Mossadeck Bally vous accueillera avec plaisir pour un séjour au sein des hôtels du groupe Azalaï].

La philosophie du patron d’Azalaï semble faire des émules. Ainsi, les groupes internationaux recrutent parmi les effectifs du groupe quand ils s’installent en Afrique de l’Ouest et les expatriés rentrent au pays, fiers de mettre leur expérience et leurs compétences au service d’un groupe africain.

Véritable pépinière de talents africains, le groupe contribue à plus de 4.000 emplois directs et indirects en Afrique de l’Ouest, de quoi ouvrir de nouvelles vocations… Cinq projets de nouveaux établissements sont en cours pour Azalaï, avec autant d’opportunités d’emplois à la clef.
 

About the author

Sylvie Leroy, Appolline Delhorme
Sylvie Leroy,
Sa passion pour l'hôtellerie de luxe - une partition jouée par un orchestre fantastique - conduit Sylvie Leroy à créer en 2004 le Journal des Palaces, le seul quotidien en ligne à suivre l'hôtellerie de luxe avec des actualités, des offres d'emploi, des annuaires et des liens utiles.


Appolline Delhorme,
Journaliste experte des métiers de l’hôtellerie de luxe, Appolline n’a de cesse que de valoriser et de sublimer la beauté et l’élégance des palaces à travers ses écrits. “Dans un palace, la simplicité doit servir la quête de l’excellence” aime-t-elle rappeler.



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