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VISITE : AIRELLES CHÂTEAU DE VERSAILLES – LE GRAND CONTRÔLE, LE LUXE À LA COUR DU ROI SOLEIL (France)
Costumes, festins… le passé se vit ici en cinq étoiles, avec la précision et l’apparat d’une hôtellerie moderne. |
Catégorie : Europe - France - Expériences exclusives
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Article rédigé par Romane Le Royer le vendredi 22 août 2025
 L’Hôtel Airelles Château de Versailles, Le Grand Contrôle accueille ses hôtes au cœur du domaine de Versailles depuis 2021 Crédit photo © Airelles Château de Versailles, Le Grand Contrôle Dormir à Versailles. Pas dans la ville, mais bien dans l'enceinte du château, face aux parterres royaux, dans un édifice du XVIIe siècle, classé monument historique. Un rêve d'enfant devenu réalité hôtelière sous la houlette du groupe Airelles. Avec Le Grand Contrôle, ouvert en 2021, il propose bien plus qu'un séjour de luxe : une expérience hors du temps, profondément théâtralisée mais jamais caricaturale, dans un hôtel qui préfère se dire « maison », et où le personnel, en costume d'époque, incarne un service aussi invisible que minutieusement chorégraphié.
L'implantation à elle seule est un manifeste. La maison occupe un bâtiment du domaine du Château de Versailles, construit par l'architecte de Louis XIV en 1681, et autrefois dévolu au contrôleur des finances. On entre dans une maison confidentielle de cinq chambres et huit suites disposant pourtant de plus de 130 collaborateurs pour offrir un service d'exception. C'est là l'un des ratios les plus élevés d'Europe. Mais le Grand Contrôle n'est pas un hôtel comme les autres.
À l'origine du projet, un pari audacieux : faire évoluer Versailles d’une simple étape de tourisme culturel à une destination à part entière, où l'on séjourne deux ou trois nuits, loin du tumulte parisien, dans une atmosphère propice au lâcher-prise. Le Journal des Palaces s'est rendu dans cette maison, où le temps remonte vers une époque fastueuse.
Plus qu'un hôtel, une mise en scène majestueuse
Dès le franchissement du seuil, l'atmosphère est saisissante. Point de lobby tapageur : on pénètre dans de raffinés salons aux tons poudrés où dominent les roses anciens et les ors patinés. Ces espaces feutrés, baignés d'une lumière douce, invitent à la contemplation face aux jardins de l'Orangerie. Les murs de boiseries blanches rehaussées de dorures accueillent des reproductions de toiles de maîtres, tandis que de somptueux bouquets de fleurs trônent dans des vases que l'on imagine choisis par une favorite du roi. Le parquet de marqueterie craque délicatement sous les pas, les lustres en cristal diffusent une clarté ambrée, et déjà, une fragrance délicate nous enveloppe et nous transporte hors du temps.
Pour parfaire cette ambiance qui saisit le visiteur dès son entrée, le personnel en costume n'est pas seulement formé au service, mais aussi à un véritable rôle, grâce à des techniques issues du théâtre. Et cela change tout. Car au Grand Contrôle, l'expérience commence bien avant le check-in. Chaque client est contacté en amont par son butler, véritable majordome attitré chargé d'orchestrer un séjour sur mesure. À l'arrivée, il est accueilli comme un hôte attendu dans sa demeure.
À l’étage, les chambres et suites révèlent un art consommé du détail. Entre 35 et 60 m² pour les premières, entre 65 et 150 m² pour les secondes, elles se déclinent dans des tonalités rosées, blanches et vertes. Chacune porte un nom, en référence à une grande personnalité de l'époque : Marquis de Fouquet, Madame de Staël, Rose Bertin...
L'authenticité du mobilier témoigne d'une quête passionnée : les bergères Louis XV tapissées de soie, les secrétaires marquetés et les commodes galbées proviennent de ventes aux enchères et d'antiquaires à travers l'Europe, et ont été méticuleusement restaurés. Les lustres en cristal et objets d'art mêlent véritables antiquités et reproductions fidèles réalisées par des maîtres artisans français. Quant aux somptueux tissus d'ameublement, rideaux et tentures murales, ils ont été recréés sur mesure par la Maison Pierre Frey à partir d'esquisses originales puisées dans les archives du Château de Versailles. Depuis les fenêtres à petits carreaux, la vue plonge sur les jardins à la française, leurs bosquets taillés au cordeau et leurs bassins où se reflètent les nuages. Certaines suites disposent de terrasses privatives donnant sur l'Orangerie, véritables écrins de verdure où l'on peut prendre le thé face aux parterres royaux.
Dans les salles de bain, on retrouve du marbre et des robinetteries dorées à l'ancienne. Les baignoires sculptées invitent à la détente dans un silence feutré propice à la relaxation, et les produits Valmont aux flacons cristallins rappellent l'exigence du lieu. Tout est pensé pour abolir la distance entre les murs historiques et ceux qui les habitent, sans pour autant figer l'expérience dans sa mise en scène. La climatisation est bien là, mais l’absence de télévision (sauf sur demande) rappelle au voyageur qu'il est ici pour ressentir.
Un festin royal signé Alain Ducasse
La restauration, confiée à Alain Ducasse, occupe une place centrale dans l'expérience proposée au Grand Contrôle. Co-actionnaire du projet, le chef signe l'ensemble des menus, du petit-déjeuner au brunch, en passant par le déjeuner et surtout le dîner, pensé comme un temps fort du séjour.
L'atmosphère romantique et feutrée, à la lumière des chandelles, bénéficie d’une vue directe sur l'Orangerie du château. La vaisselle, créée spécialement pour l'établissement, reproduit les services en porcelaine de Sèvres du XVIIIe siècle, avec leurs décors exotiques et leurs filets dorés. Les couverts en vermeil, les verres en cristal gravé et les chandeliers en bronze ciselé complètent cette mise en scène d'exception.
Le dîner prend la forme d'un « Festin Royal » : inspiré des festins des rois, le menu revisite les grands classiques de la gastronomie française. Cette haute cuisine d'aujourd'hui, imprégnée de l'Histoire et du cérémonial du souper du roi, propose des mets raffinés selon un ordre protocolaire précis : concombre, caviar et algues en entrée, puis « tourte au vert », mousserons des prés et anguille fumée comme grand entremet. Ou encore le relevé homard bleu, courgettes et olives vertes, avant le röst de veau rôti au jus accompagné d'artichauts en barigoule, de beignets de feuilles de sauge et d'aubergines fondantes. Chaque plat raconte l'art de vivre royal. Loin d'un simple clin d'œil historique, il s'agit d'un menu unique et scénographié, où chaque détail a été pensé pour prolonger l'immersion : apéritif au champagne servi en carafe, pièces préparées en direct, convives appelés à table par un aboyeur, plats présentés à la manière des huissiers de la cour.
Le dîner évolue quatre fois par an, au rythme des saisons, avec des changements de carte, de décors floraux et d'ambiance musicale, tout en veillant à maintenir un équilibre subtil entre théâtralité et sobriété. Loin du dîner-spectacle, le Festin Royal se vit comme un moment suspendu, où la narration culinaire renforce l'illusion d'un voyage dans le temps, sans jamais sacrifier le goût à la mise en scène.
Costumes, bals et réveils du roi : l'expérience sur mesure
Le Grand Contrôle se distingue par son sens du détail dans l'expérience immersive. Les clients peuvent se costumer grâce à des tenues issues de productions cinématographiques, bénéficier de services de perruquier, maquilleur et photographe, et vivre leur séjour comme un rôle de théâtre. Le 31 décembre, un bal masqué est organisé dans les règles de l'art, précédé d'un dîner costumé. D'autres temps forts jalonnent l'année : la Saint-Valentin, un Thanksgiving revisité, ou encore l'arrivée de l'été.
Parmi les moments les plus inédits : le « Réveil du Roi », inspiré d'un privilège accordé par Louis XIV. Ici, pas de téléphone qui sonne, remplacé par un grattement discret à la porte. Une lanterne s'allume, les rideaux s'ouvrent sur une lumière douce, une boisson chaude est servie au lit, le bain est parfumé. L'expérience, presque intime, touche à une forme d'émotion pure.
Pour prolonger cette parenthèse de raffinement, les hôtes ont accès au Spa Airelles by Valmont, niché dans les anciennes caves voûtées du bâtiment. Ici, la pierre blonde des voûtes contraste avec le noir profond des mosaïques qui habillent la piscine intérieure chauffée de 15 mètres. L'atmosphère feutrée et tamisée aux senteurs enveloppantes invite à la détente absolue. L'espace bien-être propose également un hammam aux senteurs d'eucalyptus, un sauna finlandais et une salle de fitness aux équipements dernier cri. Le silence invite à la détente absolue. Deux cabines de soins aux ambiances distinctes complètent l'offre : la cabine simple « Gabrielle de Polignac » et la cabine duo « Marie-Antoinette », dotée d'un espace extérieur privatif et d'une baignoire double en cuivre pour un moment sensoriel à deux. Fidèle à l'esprit de la maison, le spa cultive l'art du détail, avec un service attentif jusque dans les moindres gestes.
Élargir la destination : une offre en constante évolution
Dès son ouverture, Airelles a misé sur une offre d'activités qui dépasse le simple cadre hôtelier. Initiation à la fauconnerie, promenades à cheval dans les allées du domaine royal, découverte d'un vignoble historique de Versailles, La Bouche du Roi… L'établissement attire désormais les familles, avec une programmation dédiée aux enfants. Et toujours cette exigence : éviter les expériences génériques, préférer l'inédit.
Cette vision se poursuit avec le projet du Pavillon des Jardiniers, attendu pour l'automne 2025. Cette extension comprendra une suite duplex de trois chambres avec vue sur l'Orangerie, pensée comme un pavillon privé. Un second restaurant, plus simple et accessible à la clientèle extérieure, y verra également le jour, opéré par les équipes d'Alain Ducasse.
À travers le Grand Contrôle, Airelles signe une adresse d'exception, qui vient redéfinir avec audace, ce que peut être une expérience hôtelière, probablement unique au monde. Loin des standards, proche de l'émotion. Une maison où chaque instant a le goût d'un futur souvenir. On ne vient pas au Grand Contrôle pour faire du shopping, ni pour être vu. On y vient pour ralentir, ressentir, se reconnecter, et vivre quelque chose de spécial. Versailles redevient ce qu'il était pour Louis XIV et sa cour : une échappée hors de Paris, un écrin de beauté et de raffinement.
 Le salon d’audience mêle dorures, boiseries d’époque, chandeliers majestueux et mobilier d’inspiration XVIIIᵉ siècle pour plonger les visiteurs dans l’élégance de la cour royale. Crédit photo © Airelles Château de Versailles, Le Grand Contrôle
 Les espaces communs dévoilent une atmosphère raffinée, ornée de boiseries dorées, de fauteuils brodés et de tables de jeux, recréant l’élégance conviviale du XVIIIᵉ siècle Crédit photo © Julie Frontali / Journal des Palaces
 La salle à manger du Grand Contrôle déploie un décor raffiné où le mobilier Louis XVI côtoie les dorures dans un cadre prestigieux face aux jardins du château. Crédit photo © Airelles Château de Versailles, Le Grand Contrôle
 Viennoiseries maison, macarons, fruits frais et café dans une vaisselle inspirée du XVIIIe siècle, pour une expérience royale. Crédit photo © Julie Frontali /
 La terrasse élégante du Grand Contrôle, au cœur des jardins de Versailles, offre un cadre raffiné pour déjeuner sous les pergolas fleuries, au son discret de la fontaine Crédit photo © Airelles Château de Versailles, Le Grand Contrôle
 La suite Necker du Grand Contrôle à Versailles, une immersion dans l’élégance du XVIIIᵉ siècle. Crédit photo © Airelles Château de Versailles, Le Grand Contrôle
 La salle de bain de la suite Necker au Grand Contrôle, ouverte sur une vue majestueuse du château de Versailles. Crédit photo © Airelles Château de Versailles, Le Grand Contrôle
 La piscine intérieure du spa du Grand Contrôle à Versailles, pensée comme un élégant écrin d’inspiration classique. Crédit photo © Julie Frontali / Journal des Palaces
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