VISITE - BURDIGALA : CINQ ÉTOILES, MILLE VIES (France)
Pour célébrer l'été, le Journal des Palaces vous emporte loin de l'effervescence parisienne et de la traditionnelle côte méditerranéenne, pour poser ses valises près de l'Atlantique, à Bordeaux. Première étape : le Burdigala, cinq étoiles récemment rénové. |
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VISITE - BURDIGALA : CINQ ÉTOILES, MILLE VIES (France)
Pour célébrer l'été, le Journal des Palaces vous emporte loin de l'effervescence parisienne et de la traditionnelle côte méditerranéenne, pour poser ses valises près de l'Atlantique, à Bordeaux. Première étape : le Burdigala, cinq étoiles récemment rénové. |
Catégorie : Europe - France - Économie du secteur
- Tourisme
Article rédigé par Romane Le Royer le 16-06-2025
 Le Burdigala, au cœur du quartier bordelais de Mériadeck, a rouvert en 2023 après deux ans de travaux complets.
Crédit photo © Hôtel Burdigala
Dans cette dynamique de renouveau, l’Hôtel Burdigala occupe une place singulière : celle d’un pionnier qui a choisi de se réinventer sans se renier.
Un nom historique, un esprit réinventé
Burdigala. Bordeaux, en latin. Un nom de pierre et d’histoire, qui évoque une continuité discrète dans le paysage hôtelier bordelais. Ouvert en 1988, le Burdigala devient en 2009 le premier hôtel de la « belle endormie » à obtenir la cinquième étoile. Depuis 2016, il évolue sous pavillon Inwood Hotels, avec l’ambition d’attirer une clientèle sensible à un luxe plus accessible, sans compromis sur la qualité de service.
L’édifice, fidèle à son architecture d’origine, portait encore les traces de son époque, avec des espaces qui méritaient d’être réinventés pour répondre aux nouveaux usages. C’est pour cette raison que le groupe français décide en 2021 de lancer un projet de grandes rénovations, qui nécessite une fermeture de l’établissement pendant deux ans.
Le Burdigala version 2025 n’a plus grand-chose à voir avec l’établissement feutré qu’il était encore il y a quelques années. Exit les volumes figés, la réception formelle, le restaurant dissimulé au fond du hall. Ici, tout a été repensé, déplacé, adouci. C’est l’architecte d’intérieur français Fabien Roque qui a été nommé à la tête de cette reconstruction, pour apporter son expertise, mais aussi une vision fraîche et moderne.
L’établissement propose à Bordeaux une vision singulière du luxe : plus intime que démonstrative, plus ouverte que protocolaire. Entièrement repensé, le cinq étoiles mise sur l’élégance tranquille, la fluidité des usages, et le plaisir de prendre le temps. Un lieu où l’on se sent attendu, sans jamais être impressionné.
En franchissant la porte, l’impression n’est pas d’entrer dans un univers de luxe froid, mais plutôt dans une maison contemporaine – une maison de ville baignée de lumière, traversée par des lignes pures et des textures douces. Les matières forment un ensemble cohérent : marbre, bois clair, laiton doré, moquettes profondes, rideaux souples. Aucun effet clinquant : le luxe se fait discret, sensoriel, presque introspectif.
L’atrium central, surplombé d’une verrière qui capte la lumière naturelle même par temps couvert, est le cœur battant du lieu, selon la vision que souhaitait Fabien Roque. Une succession de fauteuils confortables, de tables basses, de recoins modulables invite à s’installer, pour une heure, un rendez-vous, un café, une après-midi de travail. L’espace se prête à tous les rythmes, dans une fluidité remarquable.
Des chambres comme des refuges
Les étages sont traversés par la même philosophie : créer de l’apaisement, sans ennui. Les 83 chambres, dont suites et duplex, se déclinent en trois ambiances chromatiques : jaune safran et ocre, bleu encre, marron profond. Dans chacune, les luminaires en laiton diffusent une lumière chaude, les rideaux occultants se ferment en silence, les coussins jouent sur des dégradés de textures.
Les chambres, à partir de 20m2 pour les chambres classiques, et pouvant aller jusqu’à 50m2 pour les duplex, sont pensées comme des nids douillets, à la fois fonctionnels et élégants. Les suites (jusqu’à 60 m²) déploient deux espaces distincts : salon et chambre, séparés par une salle de bains. Idéal pour un séjour en famille, ou tout simplement pour s’étendre. Les dressings sont vastes, les têtes de lit capitonnées invitent à la lecture. On retrouve dans toutes les chambres les produits d’accueil Terre de Mars, marque française bio qui travaille à partir de café recyclé, détail à la fois chic et éthique. Certaines fenêtres donnent sur les toits du quartier Mériadeck, lieu de vie et d’affaires à l’architecture caractéristique des années 1960, d'autres sur la rue calme.
Des espaces à vivre, au-delà de la chambre
Mais, c’est dans ses espaces partagés que le Burdigala déploie le plus singulièrement son identité. Ici, on joue à la PlayStation 5 dans un salon feutré. Là, on feuillette un roman graphique, installé dans une alcôve. Des jeux de société, une bibliothèque bien fournie, des coins calmes ou vivants : le lieu vit, évolue au fil de la journée. On y croise des digital nomads, des couples, des groupes d’amis, des Bordelais en réunion.
Un peu plus loin, un cinéma privé de 22 places attend ses spectateurs. Velours noir, fauteuils moelleux, projecteur dernier cri. L’espace est accessible gratuitement pour les clients hébergés en suite ou en duplex, ou en privatisation (avec popcorn, boisson et planche de charcuterie). Deux fois par semaine, le cinéma ouvre au public : des classiques français ou les récents blockbusters américains sont projetés dans une ambiance cosy, pour changer des cinémas traditionnels.
L’établissement propose aussi sept salles de séminaire, en face du bâtiment principal, dans « L’Atelier du Burdigala ». Des espaces modernes et modulables, qui peuvent accueillir jusqu’à 400 personnes. Événements d’entreprise, réunions intimistes, soirées privées : l’hôtel s’adapte à tout format. Un rooftop-bar avec terrasse végétalisée est en préparation, pour ajouter une note estivale à cette partition déjà riche. Ces espaces disposent déjà d’un bar, le Billy Bar, pour offrir également des moments plus conviviaux.
Une table indépendante, pensée pour le quotidien
À l’extérieur, dans une rue discrète, une entrée vitrée indique « Madame B ». C’est le restaurant du Burdigala, mais sans les codes du restaurant d’hôtel. Tout a été conçu pour en faire une adresse à part entière. Une quarantaine de couverts, une salle claire, au design raffiné, mais décontracté.
En cuisine, le chef Grégory Vingadassalon compose des menus libres. Les clients peuvent choisir entre deux et cinq plats salés ou sucrés, selon l’envie. La carte change tous les quinze jours, en fonction des saisons et des arrivages. On y retrouve des plats-racines passés par le prisme des épices, des cuissons justes, des sauces au cordeau, et toujours des produits locaux.
Le midi, la clientèle est majoritairement extérieure, souvent des actifs du quartier. Le soir, plus confidentiel, le restaurant attire couples et groupes d’amis qui veulent fuir l’agitation des boulevards ou de la vieille ville.
Un bien-être en douceur, à l’image du lieu
Au Burdigala, le bien-être s’envisage dans la continuité de l’expérience globale : élégant, discret, à l’écoute des rythmes de chacun. Une salle de sport lumineuse et équipée d’appareils dernière génération, dans un espace fonctionnel et calme, est accessible à tout moment, offrant un moment de déconnexion ou de remise en mouvement. En parallèle, des soins visage et corps sur mesure sont proposés directement en chambre, en partenariat avec une praticienne professionnelle. Massage relaxant, rituel revitalisant ou soin signature : l’approche est personnalisée, confidentielle, fidèle à l’esprit de la maison. L’hôtel complétera son offre avec l’ouverture attendue d’un spa au sous-sol, pensé comme un cocon sensoriel, minéral et enveloppant. Une nouvelle étape dans l’évolution maîtrisée de l’hôtel vers un luxe de plus en plus complet.
Le luxe qui ne se montre pas
Dans ce Burdigala nouveau, on ne vient pas juste passer une nuit dans un cinq étoiles. On vient y vivre quelque chose. Le luxe n’est pas un décorum, mais une ambiance, une écoute, une souplesse.
En basse saison, l’hôtel ne se fige pas. Il accueille, organise, continue d’animer la scène locale. Afterworks, projections, privatisations : les visiteurs locaux investissent l’atrium ou les salles. Même quand les touristes se font rares, l’hôtel reste vivant.
En redonnant à l’hospitalité son ancrage urbain, en faisant dialoguer les codes du luxe avec ceux de la vie quotidienne, le Burdigala s’impose comme un modèle d’équilibre. C’est un hôtel qui a compris que l’élégance ne tient plus au silence des couloirs, mais à la capacité d’ouvrir ses portes.
 Les espaces de coworking sont baignés par la lumière de l'atrium central, volonté de l'architecte d'intérieur Fabien Roque
Crédit photo © Hôtel Burdigala
 Le Burdigala se veut modulable, des grandes tables aux recoins cosy pour tous les moments de la journée et de la soirée.
Crédit photo © Hôtel Burdigala
 Les chambres de l'hôtel, au design chaleureux et contemporain, mêlant bois clair, textiles doux et éclairages tamisés pour une atmosphère à la fois élégante et accueillante.
Crédit photo © Hôtel Burdigala
 Les suites du Burdigala disposent d'un salon séparé de l'espace de nuit
Crédit photo © Hôtel Burdigala
 Le Burdigala propose sept espaces conférentiels dans ses "Ateliers", pouvant accueillir jusqu'à 400 personnes à la fois.
Crédit photo © Hôtel Burdigala
 Le restaurant de l'hôtel, le Madame B, accueille clients de l'hôtel et clients extérieurs, dans une salle baignée de lumière
Crédit photo © Hôtel Burdigala
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