Le Journal des Palaces

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JEAN-LUC NARET, DIRECTEUR GÉNÉRAL, THE SET COLLECTION : « L'INDUSTRIE DU LUXE EST AUJOURD'HUI EN PLEINE MUTATION ET ÉVOLUTION, AUSSI BIEN DANS LES PRODUITS QUE SUR LA CONSOMMATION DE BIENS ET DE SERVICES »

Nommé Directeur général de The Set Collection, Jean-Luc Naret a accordé un entretien exclusif au Journal des Palaces et expose ses projets et ses ambitions pour cette nouvelle marque.

JEAN-LUC NARET, DIRECTEUR GÉNÉRAL, THE SET COLLECTION : « L'INDUSTRIE DU LUXE EST AUJOURD'HUI EN PLEINE MUTATION ET ÉVOLUTION, AUSSI BIEN DANS LES PRODUITS QUE SUR LA CONSOMMATION DE BIENS ET DE SERVICES »

Nommé Directeur général de The Set Collection, Jean-Luc Naret a accordé un entretien exclusif au Journal des Palaces et expose ses projets et ses ambitions pour cette nouvelle marque.

Catégorie : Monde - Interviews - - Interviews
Interview réalisé par Guillaume Chollier le 02-12-2021


Lancée en début d’année 2021, The Set Collection regroupe plusieurs hôtels de luxe soigneusement sélectionnés, comprenant des établissements uniques, mais animés d’un esprit commun.

Afin de piloter ce groupe ambitieux, Jean-Luc Naret a été nommé directeur général de la marque le 1er octobre dernier. Hôtelier chevronné, Jean-Luc Naret dispose d’une incomparable expérience dans le secteur du luxe : successivement à la tête de complexes hôteliers de très haut standing, comme le One&Only Le St Geran à l’Île Maurice, One&Only Reethi Rah aux Maldives, The Residence Mauritius et Sandy Lane Barbados, il a ensuite été directeur général des Guides Michelin dans le monde, puis a occupé le poste de PDG de La Réserve Hôtels & Spas, où il était responsable d’une collection de six hôtels et de cinq résidences privées avec une équipe de 600 personnes.

Sous son impulsion, et au cœur d’une crise sanitaire sans précédent, qui impacte toujours fortement le secteur du tourisme et de l’hôtellerie en général, The Set Collection entend s’imposer comme l’un des acteurs incontournables de l’hôtellerie de luxe.

En exclusivité pour le Journal des Palaces, Jean-Luc Naret s’est confié sur ses nouveaux challenges et les objectifs élevés qu’il s’est fixés à la tête de The Set Collection.

Le Journal des Palaces : Vous venez d’être nommé directeur exécutif du groupe The Set. En quoi se distingue-t-il, selon vous des autres groupes prestigieux au sein desquels vous avez évolué ?
Jean-Luc Naret : Le groupe The Set Collection a été fondé par les quatre hôtels du groupe qui sont les membres fondateurs de cette nouvelle collection d’hôtels. Nous allons regrouper au sein de cette nouvelle collection, des hôtels qui nous ressemblent et dont les propriétaires partagent la même passion de ce métier. Offrir à nos clients, des hôtels d’exception dans des lieux d’exception avec un service d’exception.

Vous aimez dire que vous travaillez davantage pour des hommes et non pour des groupes. Comment les dirigeants du Groupe The Set vous ont-ils convaincu ?
J’ai eu le plaisir de rencontrer les propriétaires de ce groupe il y a de nombreuses années. J’ai été fasciné par leur vision et les investissements colossaux effectués dans leurs hôtels pour redonner leurs lettres de noblesses à des établissements qui avaient perdu leur lustre et leur splendeur au fil des années. La rénovation du Lutetia effectuée par Jean-Michel Wilmotte a duré plus de cinq années. 300 millions d’euros ont été investis afin que ce palace de la rive gauche retrouve toute sa splendeur. Par exemple, il a fallu 17.000 heures de travail aux restaurateurs pour faire ressortir les fresques d’origine de notre magnifique Bar Joséphine, qui est devenu l’endroit incontournable de St-Germain-des-Prés. Avec une telle vision et une telle passion, nous étions faits pour travailler ensemble, lorsque le bon moment se présenterait. Et ce moment est arrivé en septembre dernier.

Quelle sont les missions prioritaires qui vous ont été confiées au sein de ce groupe ?
Ma première mission a été de mettre en place un Directeur General à la tête du Lutetia. Ceci a été effectué rapidement, puisque Jean-Pierre Trévisan nous a rejoint le 1er octobre dernier. Jean-Pierre a une solide expérience des palaces parisiens, après ses dernières passées au Rosewood Le Crillon et les dix années précédentes à la direction des opérations du Ritz. Il est le parfait chef d’orchestre pour animer les différents artistes de nos hôtels et jouer notre partition avec harmonie et professionnalisme. Ma deuxième mission est de replacer nos hôtels en tête de liste pour nos partenaires agents de voyages et nous assurer que ces établissements, connus indépendamment, puissent être le reflet de notre savoir-faire et de notre collection future.

Pouvez-vous décrire la passion qui vous anime dans ce nouveau challenge ?
Ma passion a toujours été de développer de nouveaux hôtels et de travailler avec des propriétaires en direct afin de les aider à réaliser leurs rêves dans l’hôtellerie. Aujourd’hui, j’ai la chance de pouvoir aider Monsieur Georgi Akirov à développer sa marque d’hôtels, mais surtout de créer une nouvelle marque d’affiliation qui deviendra, dans quelques années, une des très belles marques d’affiliation, telles que le sont Leading, SLH ou Relais et Châteaux.

Ce nouveau challenge est-il le plus grand que vous ayez à relever ?
Les challenges sont tous différents et tous aussi passionnants. Créer un resort sur un banc de sable aux Maldives, l’ouvrir deux ans plus tard en étant désigné comme un des dix plus beaux hôtels du monde, développer une collection de guides gastronomiques connus (Michelin), la développer aux US et en Asie en devenant ainsi une référence mondiale en peu de temps, est aussi stimulant que créer une nouvelle affiliation mondiale dans l’hôtellerie de luxe. Il faut avoir un peu de folie pour oser relever de tels défis !

Avec la crise sanitaire, pensez-vous que les codes du luxe ont évolué ?
Il est indéniable que, durant la crise sanitaire, l’art de vivre à la française, nous a terriblement manqué. La fermeture de nos lieux de rencontre, cafés, bars et restaurants ainsi que les hôtels par manque de clientèle, ont eu un impact sur notre moral et sur ce french art de vivre. La réouverture des hôtels et restaurants a indéniablement donné ce signe d’espoir que nous pouvions à nouveau vivre (presque normalement) et nos clients ont été très heureux de nous retrouver. Cette absence de plusieurs mois a créé un vide important pour tous et les retrouvailles ont été parfois festives. A nous hôteliers et restaurateurs, de nous assurer de toujours protéger nos équipes et nos clients de ce virus qui continue de circuler. Avec le masque, nous perdons tous une part de notre hospitalité, mais le sourire se voit également à travers les yeux !

Comment appréhendez-vous la problématique actuelle du recrutement dans le secteur de l’hôtellerie de luxe ?
Il est évident que la crise sanitaire a eu un impact considérable au niveau de l’hôtellerie et de la restauration en éloignant un grand nombre des employés – entre 20 et 30 % selon les estimations - de ce secteur.
Il nous appartient de trouver de nouvelles vocations, en allant chercher dans les écoles de nouveaux diplômés, et leur proposer un plan de carrière attractif dans ce métier qui est purement passionnant et offre tant de possibilités pour des jeunes diplômés. De plus, l’environnement de travail dans des lieux d’exception, avec une clientèle exigeante mais tellement enrichissante, confère à ce métier un sentiment d’accomplissement que peu d’autres métiers peuvent offrir. Dans chacun des métiers de l’hôtellerie de luxe, chaque collaborateur, que nous appelons « artiste », a une partition à jouer. Le rôle du directeur général est de s’assurer que les artistes jouent en harmonie cette belle symphonie. Aujourd’hui de plus en plus de nos artistes proviennent des métiers du luxe. Ils nous rejoignent avec leur propre expérience et il nous incombe de les former à la beauté des métiers de l’hôtellerie de luxe.

Quelle est votre définition du luxe ?
Le luxe est souvent défini par les dictionnaires comme étant un bien ou un lieu coûteux, avec un côté superflu. Je préfère la définition de Coco Chanel qui décrit le luxe comme un style de vie, pas une ostentation. Elle aimait dire que le luxe n’est pas le contraire de la pauvreté mais celui de la vulgarité.
Ma définition du luxe, pour l’hôtellerie, est tout simplement la description d’un endroit où l’on se sent bien. Nous avons tous des attentes différentes, et heureusement ! Aujourd’hui le luxe est ce choix.
L’industrie du luxe est aujourd’hui en pleine mutation et évolution, aussi bien dans les produits que sur la consommation de biens et de services. Il suffit de regarder les résultats des grand groupes, tels que LVMH, Kearing et Chanel pour comprendre cette évolution incroyable de CA. Dans notre métier de l’hôtellerie, les marques de luxe continuent leur progression et certains vont doubler ou tripler leur nombre d’hôtels dans les trois prochaines années. Les investissements de fonds privés n’ont jamais été aussi importants dans l’hôtellerie de luxe. De nouvelles marques d’hôtels naissent régulièrement et certaines proviennent directement d’association avec des marques de mode connues. Après Bvlgari, Armani, Baccarat, Versace et Missoni, peut-être verrons-nous bientôt un hôtel Chanel ?

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A propos de l'auteur

Journaliste depuis 20 ans, Guillaume est un inconditionnel des lieux exclusifs où se mêlent confort, qualité de service et gastronomie. Le tout, teinté d’une simplicité et de sourire qui sont l’apanage du luxe ultime.


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