Le Journal des Palaces

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INTERVIEW - ARNAUD BOUVIER : « CE BACHELOR EN LIGNE S'ADRESSE À UN PUBLIC EN ACTIVITÉ DANS LE SECTEUR OU À DES JEUNES QUI ONT DÉJÀ UN BTS DANS UN AUTRE SECTEUR » (France)

À l’occasion de la nouvelle formation en ligne proposée par la prestigieuse Luxury Hotelschool, Arnaud Bouvier, son président, nous expose les détails de ce bachelor inédit

INTERVIEW - ARNAUD BOUVIER : « CE BACHELOR EN LIGNE S'ADRESSE À UN PUBLIC EN ACTIVITÉ DANS LE SECTEUR OU À DES JEUNES QUI ONT DÉJÀ UN BTS DANS UN AUTRE SECTEUR » (France)

À l’occasion de la nouvelle formation en ligne proposée par la prestigieuse Luxury Hotelschool, Arnaud Bouvier, son président, nous expose les détails de ce bachelor inédit

Catégorie : Europe - France - Interviews - - Interviews
Interview réalisé par Guillaume Chollier le 17-03-2022


Dès que l’on pénètre dans les locaux de la Luxury Hotelschool, dans le très chic 8e arrondissement de Paris, le ton est donné : nous sommes bel et bien dans l’univers élégant et feutré de l’hôtellerie de luxe. L’entrée de ce campus flambant neuf représente en effet un hall d’hôtel où trône une réception, au poste de laquelle se relaient les étudiants. L’atmosphère est chic mais détendue, à l’image des étudiants de cette école, qui, avant de se rendre à leur cours, dégustent un café, lorgnent avec gourmandise le menu qui leur sera servi le midi, préparé sur place, dans une cuisine ouverte, ou se mesurent les uns aux autres sur la dernière console de jeu à la mode.

Une ambiance start up qui n’occulte pas l’objectif de cette institution vieille de 30 ans : former le fleuron du secteur, au travers un Bachelor et un Master en management de l’hôtellerie de luxe, en France et à l’international. Exigence et excellence sont les maîtres-mots d’une formation dispensée par des professionnels du secteur avec lesquels la Luxury Hotelschool a noué des liens étroits. Un réseau qu’elle entretient et développe au gré des années, et de l’intégration de ces maisons de prestige par ses diplômés.

À compter du mois d’avril, la Luxury Hotelschool propose un Bachelor totalement dispensé en distanciel, à des groupes d’une vingtaine d’étudiants. Tout d’abord enseigné en français, il sera ensuite disponible en anglais.

À quelques semaines du lancement de cette formation, Arnaud Bouvier, président de la Luxury Hotelschool nous a reçus pour nous détailler les tenants et les aboutissants de cet enseignement unique en son genre.

Le Journal des Palaces : Quel est l’objectif du Bachelor en distanciel que propose la Luxury Hotelschool ?
Arnaud Bouvier : Nous remettons à plat les bases du management. Nous faisons comprendre, voir et surtout accepter à nos étudiants qu’avoir confiance dans ses équipes est primordial, quoi qu’il arrive. Les défendre, les aider les protéger jusqu’au bout, même quand c’est difficile, ce n’est pas être faible. Et ça peut fonctionner ! Dans ce Bachelor, les contenus sont disponibles en ligne. Mais le cœur du programme, c’est le direct sur Zoom, avec le professeur. Nous évoluons en petits groupes au travers d’études de cas. Et nous nous apercevons que ceux qui sont davantage dans la confrontation ou dans le rapport hiérarchique récoltent moins de résultats que ceux qui sont dans le dialogue.

Vous adressez-vous à des étudiants différents que ceux que vous formez habituellement ?
La différence n’est pas si importante que cela car, en fin de Bachelor ou en master, nous avons face à nous des étudiants qui ont déjà fait presque deux ans de stage. Donc ils ont déjà de l’expérience. Après, nous accueillons aussi des étudiants qui reprennent leurs études et qui ont donc entre 30 et 40 ans. Pour l’instant, sur ce Bachelor en distanciel, nous sommes davantage sur des profils de réorientation, donc d’étudiants qui ont la trentaine.

Quel a été le déclic qui vous a convaincu de la pertinence de ce Bachelor en ligne ?
Le confinement. Sous savons que nos programmes plaisent à nos étudiants et que les hôteliers apprécient nos diplômés car ils ont un petit quelque chose en plus. Ce petit plus, c’est le luxe : ils ont une vraie culture du luxe, car ils le côtoient dans leur cursus. Ils ont même l’opportunité de le côtoyer dans la peau d’un client puisque nous organisons, pour nos étudiants, en partenariat avec les palaces, une nuit dans un hôtel de luxe afin de développer leur expérience client et que, plus tard, ils puissent répondre parfaitement à la demande d’un client ou anticiper son besoin. Ils ont aussi le côté people oriented, qui est décliné dans tous les cours.

Mais faire venir des hôteliers est compliqué, car ils n’ont pas le temps. Donc, c’était quelque chose qui était dans les cartons depuis des années. Avec le confinement, nous nous sommes aperçus que nous pouvions enseigner une grande partie du programme via Zoom. Une fois que la partie pratique a été acquise en entreprise ou à l’école, il est tout-à-fait envisageable d'aborder la partie management, gestion de projet ou qualité en distanciel.

Comment se déroule cette formation en distanciel ?
Nous sommes vraiment axés sur la rencontre sur Zoom. Nous reproduisons le mécanisme du groupe tel qu’il peut exister en salle de classe. Nous proposons du challenge et du travail en groupe. Nous les plaçons dans une situation qui pourrait être réelle, puis, à l’issue d’une phase de travail dont la durée varie, les groupes présentent leurs préconisations derrière leur écran. À l’issue de cette présentation, les professeurs leur posent quelques questions. Puis, immédiatement derrière, on leur donne un feedback.
Chaque cours est construit autour d’une question afin de créer une émulation avec les étudiants. Si nous nous contentons de leur dispenser un cours magistral, les étudiants s’ennuie. Si nous les conduisons à s’interroger autour d’un problème, ils se passionnent et progressent.

Cette formation est purement théorique ou elle inclut aussi de la pratique ?
Il n’y a pas de stage prévu, car il y a deux options. Soit ils sont déjà hôteliers et ils ont donc plusieurs années de pratique derrière eux, soit ils ne le sont pas et nous construisons sur les bagages qu’ils possèdent déjà, en leur apportant la culture de l’hôtellerie de luxe, de l’événementiel, la gestion de projet, etc…

Qui ciblez-vous au travers de cette formation ?
Nous commercialisons ce programme au monde entier mais nous ciblons particulièrement les groupes hôteliers qui ont des centaines de middle managers qu’ils ont du mal à faire monter en compétences, à former et à motiver. Le programme a été conçu dans cette optique. De plus, nous pouvons proposer des sessions spécifiques, dédiées aux groupes, en intégrant les valeurs et les process de chacun d’entre eux. C’est alors un programme à la carte pour ces groupes.

Par qui sont dispensés ces cours ?
Ce sont des intervenants académiques, dont on prend l’expérience pour la rapprocher de la théorie. Nous restons toujours dans l’analyse d’une situation réelle. L’objectif est que les étudiants, dans une situation donnée, sachent ce qu’il faut faire et pourquoi.

Les étudiants en distanciel ne sont-ils pas pénalisés par rapport à ceux qui suivent la formation en classe ?
Nous ne pouvons pas proposer en ligne le luxe des formations que nous enseignons ici, à l’école. Ce que nous vendons en ligne, c’est plutôt une compréhension des mécanismes nécessaires pour être manager et monter ensuite en compétence avec des notions de stratégie ou de gestion de projet. Nous ne pouvons pas vendre en ligne des travaux pratiques de cuisine ou l’ambiance de l’école. Ces deux formations sont totalement différentes l’une de l’autre, mais complémentaires. Ceux qui optent pour le Bachelor en ligne sont habités par une grande motivation de reprendre les études, sur laquelle nous construisons.

En ligne, le programme comprend 90 heures de Zoom et 300 heures de travail. En présentiel, on est sur 600 heures de cours et 1.000 heures de travail. Il faut être cohérent : nous ne pouvons pas demander à quelqu’un qui travaille en plus de cette formation en ligne, de faire 1.000 heures de travail personnel en supplément.

Ce diplôme en ligne s’adresse donc à des gens en activité ?
En effet, ce Bachelor en ligne s’adresse à un public en activité dans le secteur ou à des jeunes qui ont déjà un BTS dans un autre secteur et qui souhaitent poursuivre cette formation parallèlement à une activité professionnelle.

Comment s’opère la sélection des candidats ?
Nous sommes très sélectifs. Après la constitution du dossier, qui peut se faire par exemple via « Mon compte formation », nous soumettons les candidats à un questionnaire afin de cerner leurs motivations. Puis, nous vérifions que le profil est en adéquation avec notre enseignement. Nous vérifions que le candidat a un intérêt et une culture luxe. Nous regardons enfin le niveau académique.

Avez-vous l’intention de développer ce type de formation à l’avenir ?
Oui, clairement, puisque nous avons déposé le Master au RNCP, il y a quelques temps maintenant. Dès qu’il sera enregistré, nous le proposerons. C’est un diplôme qui va un peu plus loin et qui est tout-à-fait envisageable quatre ou cinq après avoir obtenu le Bachelor, à l’issue d’une période où le candidat a accumulé de l’expérience.

Disposez-vous de partenariats avec les recruteurs du secteur ?
Notre réseau est basé sur les stages. Nous sommes en contact permanent avec tous les hôtels de luxe et les palaces, puisque c’est nous qui plaçons nos étudiants en stage. Nous faisons un travail avec nos étudiants sur leur CV, nous faisons venir un photographe professionnel, puis nous les aidons à faire leur choix de carrière : cuisine, room service, gastronomique, à Paris, en province, à l’international… Lorsque le profil de l’étudiant est défini, nous le diffusons à notre réseau.

Ce réseau peut-il parfois vous demander de former vos étudiants sur quelque chose de spécifique ?
Les professionnels du secteur interviennent dans les cours, nous sommes donc en discussion permanente. Lorsqu’ils ont un besoin spécifique, ils sont ainsi à-même de l’enseigner directement aux étudiants. Nous nous réunissons deux fois par an pour fixer le cap à suivre au sein de notre enseignement. Les demandes des hôteliers portent rarement sur le management, mais plutôt sur la partie opérationnelle. C’est la raison pour laquelle nous travaillons en partenariat avec l’EHL de Lausanne. À tel point que nous constituons aujourd’hui une sorte d’antenne parisienne de l’EHL. Dans les formations qu’ils nous transmettent, on sent qu’ils collaborent avec les professionnels du secteur, car elles épousent les tendances du moment et évoluent presque au quotidien.

Quelles sont, selon vous, les prochaines évolutions en termes de formation ?
Nous avons souhaité que toutes ces évolutions soient partie intégrante du programme. Il a été pensé avec des matières de base, mais ancré sur l’expérience et l’analyse de ce qui se fait aujourd’hui. Par exemple, le cours de stratégie n’est pas RSE. Mais lorsqu’il évoque la stratégie des groupe hôteliers, il devient RSE. Il en va de même du project management, où l’on va être conduit à se poser de nombreuses questions avant de se lancer dans la conduite d’un projet. Les grandes entreprises ont déjà adopté cette réflexion. L’hôtellerie est un peu en retard en la matière.

Mariott est le groupe hôtelier qui a le mieux intégré cette notion de project management, puisqu’il dispose d’un central office dédié à ce sujet. Si l’un de ses hôtels se lance sur un projet, quelqu’un du siège se déplace pour le mener à bien. C’est très intelligent et c’est le futur.

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A propos de l'auteur

Journaliste depuis 20 ans, Guillaume est un inconditionnel des lieux exclusifs où se mêlent confort, qualité de service et gastronomie. Le tout, teinté d’une simplicité et de sourire qui sont l’apanage du luxe ultime.


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