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HENRI GISCARD D'ESTAING QUITTE LE CLUB MED APRÈS UN BRAS DE FER DIFFICILE AVEC FOSUN

Le président du fleuron français n'a pas réussi à imposer sa vision d'une gouvernance plus internationale, ancrée en France et respectueuse des valeurs fondatrices.

Catégorie : - Économie du secteur - Tourisme
Article rédigé par Sylvie Leroy le jeudi 17 juillet 2025


Henri Giscard d'Estaing  président du Club Med

Henri Giscard d'Estaing, président visionnaire du Club Med pendant 23 années
Crédit photo © Club Med


Le conflit entre Henri Giscard d'Estaing, président du Club Med, et Fosun, le groupe chinois propriétaire depuis 2015, dure depuis l’an dernier sur la vision à long terme pour le groupe. Le CEO défendait son plan stratégique qui s’appuyait sur l'ouverture du capital avec une introduction à la Bourse de Paris, qui renforcerait le maintien en France de l’entreprise, et le choix d’un successeur à sa tête, alors que lui-même approche des 70 ans.

Mi-juin, après plusieurs mois de batailles, Henri Giscard d'Estaing joue le tout pour le tout dans les colonnes du Figaro et sur BFM Business, défendant sa vision pour le Club Med. Les observateurs s’attendaient alors à une conclusion imminente de ce bras de fer, difficile à gagner pour celui qui a redynamisé en 23 ans le fleuron français des villages de vacances tout compris de luxe. Le bras de fer s’est donc terminé hier, mercredi 16 juillet, après la nomination d’un nouveau président, dont le nom est encore gardé secret par Fosun, sans l’accord d’Henri Giscard d'Estaing, obligé dès lors d’annoncer son départ devenu inévitable.

Depuis son arrivée en 2002 à la tête du Club Med, alors encore le Club Méditerranée, Henri Giscard d'Estaing, en capitaine visionnaire, a œuvré à la montée en gamme progressive du groupe qui compte aujourd’hui près de 80 resorts en Europe, Asie, Amérique et Caraïbes et affiche des résultats positifs après des années dans le rouge. Une transformation remarquable soutenue par des équipes impliquées et fières de leur appartenance à la marque au trident.

En avril dernier, il présentait son nouveau plan stratégique, appelé Forever Young, et indiquait au quotidien Les Échos n'avoir « pas vocation à l'éternité » au sein du Club Med, voulant que le nouveau CEO reprenne les rênes d’une entreprise placée sur de bons rails pour un développement fort, basé sur le bien-être. Son projet prévoyait la mise en place d’une gouvernance internationale, respectueuse des valeurs fondatrices, et le retour du Club Med à la Bourse de Paris avec un double credo : ancrer fermement son identité française tout en finançant la mise en place de la nouvelle stratégie. Henri Giscard d'Estaing voulait avant tout protéger le Club Med d’un éventuel départ de Paris vers la Chine, qui acterait la fin de son identité française.

Lors de son Grand Entretien sur BFM Business, le vendredi 13 juin, Giscard d’Estaing détaillait son plan avec en perspective un doublement de taille, une marge opérationnelle qui passerait de 10 à 15 % et une marque qui deviendrait « une vraie marque lifestyle mondiale au-delà d'une marque lifestyle de vacances », tout en contribuant « à rendre le tourisme plus durable ». S’il était confiant dans ce plan, c’est que pour lui, la formule tout compris haut de gamme pour les familles et les couples actifs correspond aux attentes d’aujourd’hui.

Le conglomérat chinois Fosun, propriétaire depuis 2015, se défend de tout transfert du groupe en Chine et soutient, dans un communiqué publié hier en fin de journée, que « le centre de décisions de Club Med restera en France ». Pour suivre la feuille de route, il faudrait désormais que Fosun arrive à introduire des partenaires minoritaires dans le capital ; ses tentatives ayant été infructueuses jusqu’à présent, faute de lâcher suffisamment de lest.

Le départ d’Henri Giscard d'Estaing conduit les salariés dans une zone d’incertitude. La première mission du nouveau président, une pointure selon des sources proches du dossier, sera certainement de les rassurer quant à l’avenir du groupe et de confirmer, par les actes, que le fleuron brillera encore longtemps depuis la France, car, comme le soulignait son ex-CEO, le Club Med a un grand avenir.

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À propos de l'auteur

Sylvie Leroy, éditeur enthousiaste depuis 1999
Sa passion pour l'hôtellerie de luxe, « une partition jouée à la perfection par un fantastique orchestre », conduit Sylvie Leroy à créer en 2004 le Journal des Palaces, quotidien en ligne dédié aux acteurs du secteur, avec des actualités, des offres d'emploi et des ressources utiles.

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