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L'HÔTEL MARTINEZ, PIONNIER CANNOIS DE L'HÔTELLERIE DURABLE GRÂCE À LA THALASSOTHERMIE (France)
L'hôtel emblématique de la Croisette franchit un cap dans sa transition écologique en adoptant la thalassothermie, une solution innovante qui puise son énergie dans la mer Méditerranée. |
Catégorie : Europe - France - Économie du secteur
- Développement durable
Article rédigé par Vanessa Guerrier-Buisine le mercredi 30 juillet 2025
 Signature de l'accord de raccordement entre Emmanuelle Brisemer, directrice du territoire sud-est pour Engie Solutions et Michel Cottray, directeur général de l'Hôtel Martinez à Cannes
Crédit photo © Vanessa Guerrier-Buisine / Journal des Palaces
À travers son raccordement au réseau d’Énergie Marine Cannes Croisette (EMCC), le Martinez fait le pari d’une transition énergétique ambitieuse. Cette technologie, fondée sur la thalassothermie, s’inscrit dans un vaste plan de revalorisation de la Croisette porté par la municipalité. Une démarche à la fois innovante, écoresponsable et résolument tournée vers l’avenir.
Un procédé innovant au service de la sobriété énergétique
Le principe repose sur un échange de chaleur naturel : l’eau de mer, captée de 5 à 10 mètres de profondeur, cède ses calories à un réseau d’eau douce via un échangeur thermique en titane, résistant à la corrosion saline. Cette énergie alimente ensuite des pompes à chaleur, capables de produire de l’eau glacée ou chauffée selon les besoins. L’eau marine est ensuite restituée à son milieu d’origine, avec un écart de température scrupuleusement limité à +3 °C.
« Nous sommes en dessous des +5 °C recommandés par l’IFREMER », souligne Alexis Tawfik, directeur commercial Nice Côte d’Azur Territoire Sud-Est pour Engie Solutions.
Une signature lourde de sens et une facture allégée
« Ce projet va nous permettre de nous délester de nos chaufferies, ainsi que des deux groupes froids de huit tonnes chacun, qui trônent sur le toit de l’hôtel. Cela allègera considérablement la structure du bâtiment, mais, le plus important pour nous, est de nous sentir responsables », a confié Michel Cottray, directeur général de l’établissement, au Journal des Palaces.
L’impact sera immédiat : eau chaude, chauffage et climatisation seront alimentés en majorité par ce système. En chiffres, 1 132 tonnes de CO2 seront évitées chaque année, soit l’équivalent des émissions de 4 500 logements ou de 700 vols Paris / New-York. Un bénéfice environnemental doublé d’un gain économique : les factures énergétiques de l’hôtel devraient diminuer de 30 %, pour ce bâtiment abritant 410 chambres et suites, plusieurs restaurants, un spa, une piscine et des espaces dédiés aux MICE.
Un engagement collectif pour une nouvelle ère pour la destination Cannes
Rappelant l’ancrage du Martinez dans une dynamique collective menée par la ville de Cannes, Michel Cottray a tenu à souligner : « ce n'est pas le Martinez qui aime être en avance, c'est la destination Cannes ». En effet, cette initiative dépasse les frontières du palace pour incarner un modèle vertueux de coopération entre les acteurs publics, notamment l’Agglomération Cannes Lérins, et privés, à l’image du Martinez, premier hôtel cannois à signer ce raccordement. L’ensemble du réseau énergétique, ainsi que la centrale marine, représentent un investissement de 50 millions d’euros, financé par Engie.
Invisible aux yeux des passants, la centrale a été discrètement installée sous le square de la Roseraie, en harmonie avec le paysage urbain. « Cannes va plus loin que d'autres villes pionnières comme Marseille, Monaco, Barcelone ou Lisbonne, car ici, la centrale est entièrement enterrée », souligne Emmanuelle Brisemer, directrice du territoire Sud-Est pour Engie Solutions.
Des réponses plus ambitieuses aux attentes des clients MICE et loisirs
Face aux exigences croissantes des voyageurs et particulièrement des organisateurs d’événements, le Martinez entend désormais apporter des preuves tangibles de son engagement. « Il nous faut des éléments forts, qui vont aussi nous distinguer par rapport à d'autres destinations. On ne peut plus se contenter de dire qu’on fait du tri sélectif ou qu’on recycle les restes de denrées alimentaires », souligne Michel Cottray.
Refroidir 44 000 m² de structure avec une énergie à 74 % renouvelable, issue de la mer, devient alors un argument de poids. Et une réponse puissante à ceux qui voient encore la Croisette comme une destination exclusivement ostentatoire.
Par cette signature, l’Hôtel Martinez pose une nouvelle pierre à l’édifice d’un tourisme plus vertueux, où l’excellence hôtelière ne peut plus se passer d’une responsabilité environnementale affirmée.
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