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LA RECONVERSION, AU CŒUR DES ATTENTIONS DE L'ÉCOLE DUCASSE (France)

Véritable raz-de-marée, le phénomène des reconversions professionnelles pourrait être une des solutions à la crise du recrutement, et suscite donc l’intérêt de l’École Ducasse

LA RECONVERSION, AU CŒUR DES ATTENTIONS DE L'ÉCOLE DUCASSE (France)

Véritable raz-de-marée, le phénomène des reconversions professionnelles pourrait être une des solutions à la crise du recrutement, et suscite donc l’intérêt de l’École Ducasse

Catégorie : Europe - France - Économie du secteur - Carrières - Chiffres et études Recrutement, emploi, formation
Article rédigé par Vanessa Guerrier-Buisine le 11-10-2023


La reconversion, le mot est sur de nombreuses lèvres depuis quelques années. Un succès sans précédent, non démenti par des chiffres impressionnants. Rien qu’en France, selon le Baromètre 2023 de la formation et de l’emploi (Centre Info/CSA), en janvier 2022, 21% des actifs préparaient une reconversion, et 26 % déclaraient en envisager une dans les prochaines années. La gastronomie fait partie des métiers les plus plébiscités pour cette reconversion.

Lors d’un petit-déjeuner dans les locaux du Studio Ducasse à Paris, Alain Ducasse s’est entouré d’Élise Masurel de Laval, directrice de l’École Ducasse, de Frédérique Triquet, alumni, de Carole Pourchet, directrice générale de Majorian, et de Marion Amacker, directrice associée Hospitality & Luxury chez Morgan Philips, pour présenter le livre-blanc « La gastronomie, territoire privilégié des reconversions professionnelles ». Alors que les contingents d’étudiants en reconversion ne cessent de croître, l’école de haute cuisine a, en effet, souhaité formaliser cette tendance à travers un livre blanc dédié, nourri de regard d’experts et d’alumni.

À l’École Ducasse, sur les 1200 étudiants en formation professionnalisante, plus de 50% sont dans des programmes de reconversion. « C’est un vrai phénomène » confirme Élise Masurel de Laval. « Nous constatons une croissance de 288% sur ces programmes de reconversion depuis 2020 » illustre-t-elle.

Des métiers qui créent du lien

Les publics en reconversion sont donc de plus en plus nombreux, une croissance marquée par une ère post-covid, durant laquelle les travailleurs souhaitent donner du sens à leur activité professionnelle. « La volonté de passer d’un métier de raison à un métier de passion » est frappante, et est incarnée par Frédérique Triquet, ancienne DRH chez Air Liquide, devenue cheffe de deux restaurants à Asnières- sur-Seine. Sa reconversion, elle la doit à une « rupture », et a été poussée par une envie de cuisiner, une passion nourrie depuis l’adolescence.

Pour Alain Ducasse, la gastronomie permet de « se reconnecter à une vie normale, après s’être connectés à travers un écran. Ce métier permet de retrouver la vraie vie, du lien sociétal », conclut-il. Une quête de sens et d’un retour aux métiers manuels, notamment par les cadres souhaitant se reconvertir.

Des profils variés

Le « phénomène n’est pas franco-français », comme le souligne Élise Masurel de Laval, qui rappelle que parmi les publics en reconversion à l’École Ducasse. Il y a ainsi une parité parfaite entre français et internationaux, dont 93 nationalités représentées, venant d’Europe, d’Asie, et d’Amérique du Nord.
Si les femmes étaient historiquement sous-représentées dans les métiers de la restauration, elles représentent 64,5% des profils en reconversion de l’école.

Selon Carole Pourchet, directrice générale de Majorian, l’hôtellerie « est souvent un projet de couple, de famille, de vie », la trajectoire est moins simple dans la restauration. « La féminisation du métier est encore un peu faible », modère-t-elle. Une féminisation portée en revanche par Alain Ducasse et ses équipes. « J’ai trois bistrots à Paris, dirigés par trois femmes-cheffes » rappelle-t-il. « Elles ont une sensibilité culinaire différente de celle des hommes, elles portent une attention au faire-plaisir ».

Une majorité qui réjouit la directrice de l’école. Des femmes qui ne craignent plus de franchir le cap, quel que soit leur âge, comme Frédérique Triquet, qui a commencé sa reconversion à 57 ans. « Nous accueillons des étudiants de 22 à 70 ans dans ces programmes » précise ainsi Élise Masurel de Laval. Un âge qui a un impact sur le choix de la formation. En effet, les publics en reconversion de plus de 40 ans s’orientent vers des formats courts, plus intensifs, pour aller vite. Les plus jeunes optent quant à eux pour des formations de 6 à 8 mois.

« Passés 40 à 45 ans, on s’autorise plus à accepter ce que l’on veut vraiment » complète Marion Amacker, « mais, formation courte ne rime pas avec choix précipité, car la décision a été longue, réfléchie et aboutie » précise-t-elle. Une réflexion confirmée par Frédérique Triquet, qui rappelle que l’âge a une grosse influence. « Quand vous ouvrez un restaurant, en vous étant reconverti à 40 ans, avec une famille, des enfants, un loyer ou un prêt à rembourser, etc, vous n’avez pas les mêmes contraintes qu’à 57 ans » argue-t-elle. Son conseil avant de franchir le cap de la reconversion : « faites le point sur vos besoins financiers et familiaux. Ce projet est-il compatible avec ce que vous allez avoir comme charges ? ».

Acquérir la technique et incarner un projet

Selon le chef international, les étudiants en reconversion ne suivent pas cette formation pour faire de l’ombre aux professionnels les plus aguerris, mais pour obtenir une « boite à outils nécessaire pour entamer une carrière pour être des hôteliers ou des restaurateurs passionnés, et enfin vous faire plaisir ». Pour réussir ce projet de reconversion, le chef croit dans le potentiel individuel, il ne faut pas « être en compétition avec son voisin, mais incarner quelque chose » affirme-t-il. « Il faut un peu de création, beaucoup de transpiration, et d’abnégation » convient-il. Avant de résumer ces prérequis et deux mots « du courage et une part d’inconscience ».

Enfin, pour Alain Ducasse, ces professionnels en reconversion sont une des solutions à la crise du recrutement internationale. « Ils vont être pour nous une manne complémentaire de personnel » rappelle-t-il. Un réservoir de talents dont les professionnels pourraient profiter très prochainement, compte tenu de la croissance de ces reconversions. Reste alors à les fidéliser pour qu’ils restent dans le secteur.

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A propos de l'auteur

Journaliste experte de l’hôtellerie de luxe et inspirée par les femmes et les hommes qui l'incarnent, Vanessa aspire à valoriser et sublimer la beauté et l’élégance des palaces à travers ses écrits. “Dans un palace, la simplicité sert la quête de l’excellence” admire-t-elle.


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